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Ima wo kangaeru kai

// Association pour penser le présent//
Déclaration pour défendre la liberté académique et lutter contre toute forme de discrimination 

2014

0629

       Dans ses colonnes, le journal Sankei (産経新聞, sankei shinbun) réitère depuis plusieurs semaines des critiques virulentes à l’encontre de l’un des cours délivrés à l’université de Hiroshima dans le cadre d’un programme d’enseignement collectif intitulé «Théâtre et Cinéma», cours  destiné aux étudiants en première année d’études. Jugeant que le documentaire présenté dans ce cours aurait abordé la question des «femmes de confort» (jûgun ianfu mondai) d’une façon tendancieuse, le dit journal s’est autorisé à préciser que l’enseignant responsable du cours était de nationalité étrangère. Depuis lors, nous avons assisté sur le net (la toile) à une escalade de critiques infondées et de propos violents à l’encontre de cet enseignant. De plus, par suite de déclarations critiques émises par un député dans le cadre d’un commission parlementaire, l’université de Hiroshima est devenue elle-même l’objet de pressions nombreuses et répétées. Ces diverses pressions et violences verbales sont une atteinte grave aux droits fondamentaux de cet enseignant. Elles ne peuvent en aucun cas être acceptés. Nous pensons qu’il s’agit là d’une affaire sérieuse qui nécessiterait le recours à une procédure judiciaire. 

        Cette affaire est également une remise en cause brutale de la liberté d’enseignement au sein de l’Université. En ce qu’elle menace le lieu même où une multiplicité d’opinions et de pensées peuvent librement s’échanger dans un climat de confiance réciproque entre enseignants et étudiants, cette affaire est particulièrement préoccupante. De surcroît, ces discours de haine qui appellent à l’expulsion d’un enseignant de nationalité étrangère constituent un danger particulièrement préoccupant pour l’université de Hiroshima dont la valeur cardinale est l’édification d’une «université de liberté et de paix»,  ouverte au monde et centrée sur la formation d’hommes et de femmes capables d’agir sur la scène internationale,  et au-delà d’elle, pour l’ensemble des universités japonaises soucieuses de protéger la liberté académique.

Par la voix de son président, L’université de Hiroshima ne s’est pas encore prononcée de façon publique sur cette affaire. Si force est de constater que les réformes en cours depuis quelques années ont eu pour effet de miner l’esprit d’autonomie qui animait l’université, nous pensons tout de même que le projet d’édification d’une «université de liberté et de paix» qui est au cœur du programme de l’université de Hiroshima, devrait conduire celle-ci à affirmer publiquement et sans ambiguïité sa volonté de protéger la liberté académique et ses enseignants de nationalité étrangère. 

        Face à cette situation, des universitaires réunis au sein de «l’association pour penser le présent» (今を考える会, ima wo kangaeru kai) se sont rassemblés le 18 juin dernier dans la faculté des arts et sciences intégrés de l’université de Hiroshima, et ont décidé par cette déclaration commune d’affirmer collectivement leur inébranlable volonté de défendre la liberté académique, leur collègue de nationalité étrangère et leur vocation à lutter contre toute forme de discrimination. Enfin, par la diffusion de cette déclaration, ils appellent un grand nombre de gens à les rejoindre autour des principes et des valeurs ici exprimés. 

 

Higashi-hiroshima, Le 20 juin 2014

 

Toshio AOKI (Hiroshima University)

Toshihisa ASANO (Hiroshima University)

Hiroshi ICHIKAWA (Hiroshima University)

Sayaka OKI (Hiroshima University)

Hidemichi KAWANISHI (Hiroshima University)

Manabu TSUJI (Hiroshima University)

Takeo NISHIMURA (Hiroshima University)

Hiroshi NUNOKAWA (Hiroshima University)

Tomohiko HIRATE (Hiroshima University)

Carolin FUNCK (Hiroshima University)

Takashi MARUTA (Hiroshima University)

Nobuo MIZUHA (Hiroshima University)

Claude LEVI ALVARES  (Hiroshima University)

 

+ Signatures

 

 

(NB: Le texte original en japonais a été préparé par l'"Association pour penser le présent" et signé par ses participants)

 

                                 

[Dernière mise à jour: le 29 juin 2014]

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